L’anxiété est une illusion

Ça fait bientôt 9 ans que j’aide des personnes anxieuses, traumatisées ou dépressifs à reprendre le contrôle de leur vie et je serais vraiment un imbécile si je ne reconnaîtrai pas certains schémas qui reviennent continuellement.

Cet article ne va pas plaire à tout le monde mais je suis une personne entière et donc en tant que telle je me dois de tenir certains propos qui ont pour but de vous ouvrir les yeux et vous titiller assez pour vous faire avancer dans la vie.

La crise d’anxiété:

Vous avez l’impression d’avoir une crise cardiaque. C’est la première chose qui vous traverse l’esprit.
La deuxième chose est que vous êtes en train de mourir.

Les crises d’anxiété se présentent sous différentes formes et ampleurs, mais c’est ainsi que la plupart de mes clients le ressentaient habituellement : “je suis en train de mourir”. Et puis ça empire, parce que prendre conscience de ce qui ce passe aggrave la situation.

Une crise d’angoisse est une réponse physique à une illusion mentale. Votre esprit évoque quelque chose dont vous avez peur, ou perçoit une chose relativement normale comme quelque chose “d’horrible”, puis votre corps réagit de la façon qu’il l’a appris depuis un million d’années d’évolution, c’est-à-dire répondre à quelque chose de terrible par le combat, la fuite ou rester figé.

L’adrénaline inonde votre système, votre cœur s’accélère, vous commencez à transpirer, le sang coule vers le centre de votre corps, loin de vos membres et de votre cerveau et votre perception et votre cognition se diminuent. Vous vous synchronisez avec votre cerveau reptilien.

Si quelque chose de vraiment dangereux se produisait, vous seriez en pleine forme pour y faire face. Vous seriez plus fort, plus rapide et plus attentif aux signes de danger que d’habitude. Vous seriez capable de vous battre avec plus de force ou de courir plus vite que la normale, et vous seriez prêt à affronter un danger physique ; la dilatation de vos vaisseaux sanguins entraînerait des saignements moins important qu’à la normale et votre transpiration rendrait votre corps glissant et difficile à attraper. Dans une situation de vie ou de mort, vous seriez “dans la zone”.

Lorsque cela vous arrive dans une situation normale, comme être assis dans un bus ou debout dans un couloir, vous seriez loin, loin et encore plus loin de “la zone”. Si loin en dehors de la zone que vous êtes, en comparaison, un homme des cavernes parmi les hommes d’aujourd’hui. Une note de pure panique au milieu d’une symphonie de normalité. Vous êtes la personne en sueur, tremblante et nerveuse qui tente de se cacher dans le plus petit espace possible, tandis que vos yeux bougent d’un côté à l’autre. Vous respirez rapidement et superficiellement. Vos mains tremblent. Il vous semble impossible de penser clairement et vous avez l’impression que vous allez mourir. Lors d’une très mauvaise journée, l’évanouissement n’est pas exclu, ni le black-out d’ailleurs.

Si vous n’avez jamais vécu ça, je suis heureux pour vous. Et je sais que cela semble idiot. C’est idiot, par après. Mais pendant, on a l’impression de mourir. À chaque fois.

Mon anxiété est principalement une anxiété sociale. J’ai souvent été qualifié de “timide” ou “distant” dans le passé, et il est possible que je le sois encore à propos de certaines choses, mais j’aime vraiment les gens et j’aime être ouvert et social. J’ai juste de l’anxiété sociale. Être entouré de gens me rend nerveux. Être dans une foule m’étouffe.

Sans raison. Ils pourraient être gentils, amicaux, totalement cool, mais l’anxiété n’est pas logique, ni rationnelle. Ça convertit la normalité en terreur et le corps réagit comme si quelqu’un s’approchait de vous avec un couteau.

La première fois que j’ai eu une crise de panique et que je savais que ça en était une, j’étais en boîte de nuit. C’était une nuit chaude à Belgique. Comme à chaque fois que je vais en boîte de nuit, je suis arrivé avant la foule, pour avoir une bonne place près de la piste de danse. Mais il y avait déjà plus de monde que d’habitude donc j’ai dû me mettre sur le côté de la piste de danse entre d’autre personnes. Ma zone de confort était déjà entravée. Après quelque minutes l’endroit était bondée et je n’avais même pas 1 M² pour moi. Puis des amis sont arrivés et me voyant, ils sont venus vers moi et il y a une personne qui m’adore et qui m’a sautée au cou. Je me sentais pris au piège, étouffé, malgré que j’aime beaucoup mes amis et surtout cette personne en particulier.

Ces quelques éléments ont déclenché mon anxiété, et vu que de base je suis quelqu’un de timide, je me disais que c’était probablement dû à ça. Cependant, Il n’y avait aucune raison valable ou plutôt rationnelle de paniquer de cette façon. Personne portait atteinte à ma vie, je ne risquais clairement pas de mourir et pourtant je ne voulais qu’une seule chose: m’enfuir. Mes réactions étaient tellement déphasées que mes amis pensaient que j’avais trop bu (je ne bois qu’occasionnellement et jamais plus de 2 verres).

Je me rappelle que la chaleur était intenable, je ne pouvais pas bouger sans toucher ou bousculer quelqu’un, j’avais la respiration difficile, le fait que les gens était trop près de moi, puis 2 bras autour du cou. Un cocktail explosif qui m’a donné l’impression d’être dans un four, ne plus savoir respirer, transpiration excessive, … Bref un moment agréable

Je m’énervais sur moi-même car je voyais bien qu’il n’y avait rien de rationnel à ma réaction

Je me souviens , mais je ne me souviens pas d’avoir été présent. Je soupçonne que ma mémoire est basée sur ce qu’on m’a dit, mais il est possible que je percevais des choses sans en avoir conscience. Quoi qu’il en soit, paniquer pour ça n’est pas une chose normale. Ce n’est pas une chose pouvant être expliquée en disant que je suis “timide”. Ce sont des choses qui se produisent lorsque quelque chose ne va pas intérieurement.

J’aurais aimé pouvoir dire que c’est à ce moment-là que les choses ont commencé à s’améliorer, mais ce n’est pas le cas. Parce qu’il m’a fallu de nombreuses années pour être en mesure de reconnaître que j’avais un problème. Une partie de l’anxiété est de ne pas savoir que vous avez de l’anxiété. Vous êtes juste timide ou nerveux ou une demi-douzaine d’autres choses. Comment êtes-vous censé savoir que vous avez de l’anxiété alors que vous ne comprenez même pas que l’anxiété est une chose?

Au début, j’ai essayé de continuer à rationaliser mon anxiété. Ensuite, j’ai commencé à «le gérer» en évitant les déclencheurs et en avalant des calmants quand je ne pouvais pas éviter les déclencheurs.

L’anxiété n’est pas comme une maladie réelle; vous n’éternuez pas, ne saignez pas ou ne mourez pas physiquement. Vous pouvez le cacher, et la plupart d’entre nous le font. Nous le faisons passer dans notre esprit comme du stress ou de la fatigue, et faisons face par des moyens relativement normaux. À l’ère d’Internet, rester à la maison et voir rarement les autres n’est plus aussi important qu’avant. Et si vous êtes un blogueur qui travaille seul, via Internet, vous pouvez vous en sortir pendant des décennies sans que personne ne soupçonne que vous avez quelque chose de plus grave qu’une timidité légèrement paralysante. Vous pouvez même vous en convaincre vous-même si vous essayez.

J’aimerais aussi pouvoir dire que reconnaître mon anxiété a immédiatement rendu ma vie plus vivable, mais ce n’a pas été le cas. Puisque l’anxiété est une illusion, être conscient qu’une crise d’anxiété n’est qu’une crise d’anxiété ne la fait pas disparaître. Parfois, cela aggrave les choses car, au lieu de paniquer à propos de ce que votre esprit vous a évoqué, vous commencez à paniquer à propos de la panique et tout le cycle tourne radicalement hors de contrôle.

Ce que je peux dire, c’est que ça va mieux, depuis que j’ai décidé que j’en avais ma claque. Aussi bizarre que ça puisse paraître au moment où j’ai réalisé que c’était moi qui ai le contrôle de mon esprit et non l’anxiété.

J’ai réfléchi à tout ce que je ratais à cause de ça et j’ai pris la décision consciente que, vu que j’ai plus d’anxiété d’avoir de l’anxiété que ce qui me procurais l’anxiété au départ, je n’avais qu’à être courageux et réaliser que vu que je n’ai plus peur du problème d’origine, le reste n’est qu’une idée que je crée dans ma tête et vu que j’ai le pouvoir de créer ça je sais créer des choses beaucoup plus joyeuses dans ma tête.

Du coup au lieu de créer de l’anxiété je créai de l’anticipation, je me focalisais plus sur les pires scenarios possible mais sur les meilleurs scénarios possibles

Conseils:

Donc voici mes conseils à toutes personnes ayant comme passager l’anxiété et la peur:

  1. Réfléchissez à ce que l’anxiété vous empêche de vivre et fâchez-vous là-dessus.
  2. Réalisez-vous que l’anxiété de ressentir de l’anxiété est ridicule car vous créer vous-même votre malheur alors vous pouvez par déduction également créer votre bonheur.
  3. Créer de l’anticipation concernant les bonnes choses qui peuvent arriver.
  4. Décidez d’en avoir marre et dites-vous comment vous voulez vivre selon vos propres règles
  5. Ne pensez pas que c’est trop difficile car c’est tellement facile, ne pensez pas que vous n’y arriverez pas car si c’est ce que vous pensez, vous aurez raison. Si vous pensez que vous y arriverez là aussi vous aurez raison. Il faut seulement être déterminé.
  6. Laissé les précédentes expériences douloureuses dans le passé où elles ont leur place. Elles n’ont pas leur place dans le présent. Chaque jour est une nouvelle expérience même si elle ressemble à un événement passé
  7. Mais surtout dites-vous que “rien dans la vie n’a de sens, si ce n’est que le sens qu’une personne lui donne”

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