Comment le ressentiment affecte votre santé et comment pardonner

Si nous excluons chaque personne, un par un, pour le moindre péché, ça ne nous prendra pas longtemps avant de n’avoir plus personne avec qui partager notre vie. Car être sociable, c’est pardonner.

Le pardon a une connotation religieuse ou spirituelle.

Dans les enseignements bouddhistes, les rancunes sont comparées à tenir du charbon brulant, en ce sens qu’elles ne finissent par vous brûler vous seulement.
Dans l’hindouisme, les écris Veda comparent la rancune au port d’un sac de souvenirs et de sentiments négatifs, conduisant à la colère et aux émotions non résolues qui affectent le présent et l’avenir. Dans le christianisme, la miséricorde n’est montrée qu’à ceux qui pratiquent le pardon lorsque d’autres ont péché à leur encontre.

Ce qui vous vient le moins à l’esprit, ironiquement, est l’état de votre cerveau réel face à l’énigme du pardon.

Ce n’est que récemment que la science a commencé à étudier les effets du pardon d’un point de vue neurologique.

Une pléthore d’ études a trouvé des liens entre la pratique quotidienne du pardon et l’amélioration de la santé psychologique et physique.

Entre autre la diminution de la tension artérielle, de la fréquence cardiaque et du stress global, il a également été scientifiquement prouvé que l’acte de pardon améliore le sommeil et réduit la fatigue.

C’est rare qu’un sujet a recueilli des acquiescements de la part de la communauté scientifique et religieuse. Les résultats de ces études, ainsi que plusieurs autres, concordent parfaitement avec ce que de nombreux leaders spirituels et enseignements religieux ont conclu au sujet du pardon.

On constate en demandant à des patients de se souvenir d’une vieille rancune, que lorsqu’ils le faisaient, cela les affectait non seulement mentalement, mais l’amertume se manifestait également physiquement. Leur tension artérielle et leur fréquence cardiaque ont augmenté, entraînant une augmentation de l’anxiété. Ruminant sur une trahison passée était stressant, inconfortable et anxiogène.

La seule issue, c’est en passant par le pardon.

Votre cerveau a une jauge de bonheur appelée noyau accumbens. Tout au long de votre vie, votre jauge de bonheur peut varier sur une échelle de un à dix, dix étant le plus heureux. Au fur et à mesure de votre routine quotidienne (petit-déjeuner, travail, loisirs), le noyau accumbens envoie des messages à l’amygdale (le centre du plaisir du cerveau) pour la stimuler lorsque quelque chose d’agréable se produit (par exemple: un bon repas) ou la stimuler négativement quand quelque chose de désagréable se produit (allant des entraves mineures et des petits désaccords aux combats plus importants et aux altercations poussées).

En tant qu’humains, nous avons deux options dans la manière dont nous choisissons de répondre aux interactions et aux expériences négatives.

Nous pouvons soit cogiter dans notre misère sur le patron qui nous a virés ou le colocataire qui a trahi notre confiance ou choisir de laisser tomber.

Il est naturel pour nous de cogiter et ruminer. C’est ce qui nous vient le plus facilement. Ce que nous ne réalisons pas, c’est que lorsque nous choisissons de ruminer, le simple nom ou tout indice de l’entrave peut provoquer une réaction dans notre système nerveux. L’amygdale s’active en 0.27 seconde, libérant du cortisol, l’hormone du stress. La même réaction que vous auriez si vous étiez poursuivi par un animal sauvage. Et non, je ne parle pas d’un petit lapin.

Ces hormones restent dans votre système pendant quelques heures, jusqu’à ce qu’elles soient métabolisées. L’activation fréquente de ces capteurs de douleur réduit les niveaux de sérotonine et peut même provoquer la dépression.

D’un autre côté, abandonner cette émotion, ou pardonner, diminue le pouvoir de la situation et libère de la dopamine dans le cerveau.

Pendant un certain temps, j’ai été l’un des rares à ne pas pouvoir ressentir un impact positif en pratiquant le pardon.

Malgré tous mes efforts, je n’ai pas pu abandonner une profonde humiliation par un ami proche et beau-père qui avait causé des événements traumatisants dans ma vie à travers des commentaires désobligeantes, des mensonges et d’humiliation.

Face au passé, j’ai pratiqué « le pardon décisionnel ». J’ai consciemment pardonné à « mon agresseur » sans relâcher l’émotion attachée à l’événement.

Pendant des années, je me suis dit que j’avais abandonné ces souvenirs, mais je n’ai jamais lâché la douleur qui y était attachée. Cela a conduit à une réduction temporaire de mon hostilité. Ce n’est que beaucoup plus tard que j’ai réalisé que je vivais ma vie présente à travers le prisme du passé, complétant la réalité par mes bagages émotionnels.

Si laissé tel quel, les souvenirs de douleurs passée peuvent faire en sorte que l’elle devient une partie de notre identité.

Au lieu de cela, ce que je vous suggère, c’est de « pardonner émotionnellement ». Cela nécessiterait de libérer l’amertume, de se débarrasser de sa perception de l’entrave et de la laisser dans le passé.

Dans la plupart des cas, ce n’est que le pardon émotionnel qui crée un changement durable dans la vie personnelle et la santé mentale.

Le pardon émotionnel, pour beaucoup, est laborieux, principalement en raison du désir implacable de tenir la personne pour responsable de ce qu’il a fait. Nous sommes déterminés à rechercher la vengeance, ou la justice, en pensant à tort que c’est la seule chose qui nous apportera la paix.

Le pardon veut dire pour beaucoup que la personne « s’en sort sans punition ».

La vraie punition, cependant, est celle que vous vous infligez. Ce ressentiment, cette rancune qui persiste en vous, pendant des mois ou des années, se répandant dans votre esprit. Le poison que vous buvez en attendant l’empoisonnement de cette personne.

Évaluer les dommages en vous et relâchez vos rancunes de longue date n’a rien à voir avec votre agresseur et ne vous oblige donc pas à vous réconcilier avec eux. Le vrai pardon ne nécessite pas deux personnes. Cela vous demande seulement de détourner votre attention de votre agresseur, tout simplement parce que l’énergie va là où l’attention va. Ce sur quoi vous vous concentrez, persistera.

Le pardon émotionnel nécessite trois étapes.

Faire son deuil

Cela se produit lorsque nous reconnaissons ouvertement la douleur que nous ressentons. Réfléchissez au lieu de réagir. Prenez la leçon au lieu de blâmer. Il faut parfois des mois pour simplement attirer l’attention sur « l’éléphant du chagrin » dans la pièce.

Éprouvez de l’empathie

Une partie intégrante du pardon émotionnel, aussi difficile que cela puisse être, est de cultiver l’empathie ou la compassion pour la personne qui vous à fait du mal. Je me souviens, le plus souvent, de la phrase « œil pour œil, dent pour dent ». Elle est de nature presque circulaire, elle dénote un équilibre. Cela me réconforte de savoir que nous sommes tous dans ce cycle éternel de transmettre nos douleurs personnelles aux autres.

La seule façon de briser ce cycle est quelque chose auquel notre ego résiste fortement. L’empathie. Se mettre à la place de l’agresseur, lui demander pourquoi il a pu faire ce qu’il a fait peut aider. Cela ne justifie pas ses actions ; au lieu de cela, il satisfait le besoin de l’esprit de vouloir comprendre.

« Dans l’esprit du maître, la compréhension remplace le pardon »

Lorsque vous comprenez, vous réalisez que tout le monde, malgré tous ses efforts, est esclave de son passé conditionné.

Lorsque vous comprenez, vous réalisez que les actions d’une personne ne sont pas les leurs et qu’elle réagit de la meilleure façon que son égo sait.

Lorsque vous comprenez, vous réalisez le nombre de fois où vous avez peut-être réagi de la meilleure façon dont votre égo sait.

Lâcher prise

L’acte final vous oblige à libérer votre histoire du sens qu’on lui a donné, en gardant le souvenir et les leçons de l’incident sans l’émotion négative qui accompagne le souvenir.

« Rien dans la vie n’a de sens, si ce n’est que le sens qu’on y attache »

S. Alley

Ça peut être difficile car les souvenirs sont toujours mieux évoqués lorsque vous vous souvenez de ce que vous avez ressenti.

En relâchant l’émotion négative, vous pourrez peut-être voir l’incident d’un point de vue extérieur; une image sans le brouillard de l’émotion apporte plus de clarté. Vous pourriez constater que regarder un souvenir sans les émotions amères qui y sont attachées vous conduit à la perspicacité et à la sagesse.

Lâcher prise permet de s’incliner devant le passé sans y être lié. La prochaine fois que vous serez confronté au pardon, vous ne pensez pas à la personne qui vous a blessé, vous pensez à vous-même.

Un commentaire sur “Comment le ressentiment affecte votre santé et comment pardonner

Ajouter un commentaire

  1. Faire le choix de tourner la page. La souffrance que vous reactivez en demeurant dans le passe est votre choix. Choisissez de ne plus etre victime, abandonnez votre desir d attendre une justice qui serait delivree par une puissance superieure, et passez a autre chose. Utilisez votre cortex prefrontal et choisissez une vie meilleure et une meilleure sante. Reparer ou couper la relation. Il vous appartient de decider si la personne qui est a l origine de cette experience blessante doit rester dans votre vie. Si c est le cas, travaillez a reparer la relation et a aller de l avant. Sinon, retirez-la de votre vie et passez a autre chose.

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :